Bientôt sortant de leur ingénue chrysalide
Pointant leurs antennes de pertinence
Ils parcourent les avenues humanoïdes
Papillons de nuit, esseulés
Cherchant lumière
Dans ténèbres
Passant dans les triptyques
De sensations futiles et mystiques
Que pourraient-ils faire pour ce monde
Si ce n'est lui parler de son onde
Parler du beau temps qui n'est pas revenu
Et des saisons qu'on attend plus
Ils portent sur eux l'automne
Des ailes en feuilles mortes
Et un corps de bois morne
Les papillons de nuit se ramassent à la plume
Récits épiques des tribulations neuronales
Diverses et variées, originales ! pas mal...
Papillon gris
Petit aéronef du soir
Dérivant dans ces couleurs
De jais et de rubis
Dans les sourdes plaintes
Des acariâtres humains
Ces vilipendeurs de lendemain
Ou arpenteurs de vagues étreintes
Qu'ont-ils à te bannir
Petit ange des cafards
Toi qui te poses sur les charognes
Toi qui slalom entre tombes
Toi qui connais la nuit et son noir
Aurais-tu offensé quelques coeurs
De tes mots empreints de pleurs
Pour être ainsi considérer impie
Triste parmi les tristes, béni
Ces choses chimériques
Qui glissent sur tes yeux
Comme un voyeur pudique
Que signifient-elles
Que signifieront-elles
Quand la poussière
Aura tué les ères
La mort
Absurde
Quand l'absurde ne sera plus
Que sera la mort ?
Petit être en filigrane
Tu vis une nuit
En rêvant de jour
Et en parlant de mort
En t'élevant haut dans les étoiles
Seras-tu lune, seras-tu nuit
Si tu t'y fonds comme un voile
Vole les pensées aux gisants
Pour apprendre abstraitement
Ce que le cercueil enterre
Et ce que ronge tes vers
Mais tes canaux visuels
Reprennent de force ta raison
Tu ne vois plus que cette belle
Ta belle, ta lumière et ton pardon
Fonçant d'aile en aile
Dans l’air sépulcral
Bouches de vide jusqu'au Graal
Oublies-tu ce qu'est le réel
Petit ange noircissant
Alors que l'aube s'étend
Les papillons de nuit
Se brûlent et se consument
Sur les lampadaires éblouis
De leurs regrets posthumes