Cafard blafard
Archange au cafard
Qui buvait sa litanie
Comme on sirote son spleen
Le pauvre type auréolé
Noyant son âme ère
Et il n'y voyait que du feu
Du feu noir de ces nuits esseulées
Où l'ogre insatiable de l'Amour
A joué les enflures
Pendant que le bougre accoudé
Au comptoir pourri de l'amer
Rêvait encore et toujours
De son Amour en souriant
Il lui répétait dans ses rêves
Je t'aime, ma tendresse,
Tu me manques...
Mais rien n'y faisait
Son absence perdurait
Devenant gouffre
Limbes caverneux
Où les oracles meurent
Et où les dieux crèvent
Comme des clodos encartonnés
Qu'auraient trop pleuré
Sur l'asphalte morbide
Mort bide, mort fond
Mort, blanche et noire
Et tout pareil, le fond
La déchirure dans le coeur
Il s'aveugle dans ses mots
Pour lui dire tout son amour
Qui s'enrage en dedans
Comme un putain de saxo
Qui n'aurait plus de voix
Ohhh...
La complainte plaintive d'un soir de trop
La gorge serrée dans l'étau de l'absence
L'épris s'étripe avec ses sentiments
Et puis s'en va , ombre d'un sanglot,
Laissant papiers déchirés et oubliés
Tourbillonner et puis s'éparpiller
Dans son dos comme des pleurs
Cassés, enterrés d'amertume