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Maladives pensées
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Maladives pensées
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20 juin 2005

Genèse

Un beau jour d'obscurité
Dans un Eden enraciné d'immobilité
Un sombre présage s'appesantit
Sur les épaules diaphanes d'anges cupides
Grassouillets salopiauds sur qui s'acharna
Un être d'essence néantique
Nuage applaudi du hasard
Evidé de sarcasmes, de scrupules
Dévergondée déité sans foi ni roi
Qui d'un instant éclipsa la raison
De la barque instable de vie

Et gratifia les cieux d'un ange neuf
D'un indigent héros qui portait ses peines
Avec son unique aile chétive
Esseulée et mutilée par l'infortune

L'angelot ainsi crée devint l'impudent contestataire
De l'ordre établi de la paire
L'éclopé du vol fut banni
Bannissement futile car déjà il tombait
Et la chute dura une nuit des temps

Aux yeux du pauvre hère
Dérangé de la plume
La rondeur devint plane
Et le sol lui fonça
Dans la tronche ouverte
Par un sursaut d'acuité
Mais sa promiscuité avec la terre
Etait telle qu'il se cassa le cul

Durement affaibli par le poids
D'un éternel regret
Si loin de ses demi-frères
Il pleura toute son aube
Et ses chimères de vol
Lui martelèrent le cortex
Si bien qu'il y réfléchit

Lumière aveuglante.

Les chérubins pédants de snobisme
Pétèrent les plombs
A la vue de cette réflexion
Et répandirent le noir
Dans leur Eden sans taverne

Ainsi notre héros monoailé
Prit goût à ces subtilités
Et continua ses traversés
Dans les réseaux effilés
De sa conscience bordélique
Où les idées se baladaient sans entrave
Dans la mare aux canailles
Quartier mal famé par les rumeurs
Où les infortunés expiaient leur souffrance
Purgatoire artificiel de la malchance
Pour cacher aux arrogants auréolés
Le bonheur bizarre de son intérieur

L'héroïque penseur presque né
Arpenta sans quête son nouveau monde
Dans son avatar physique et
Dans son pseudopode de l'irréel
Vacuité du crâne affublée
Nommé esprit par manque d'imagination
Paradoxe de l'inconsistance sémantique

Déambulant dans ces dédales
Le pauvre bonhomme
S'écartela de stupeur
Quand il vit ce qu'il avait cherché
Sans espoir dans son inconscience
Ebloui il en cria ses entrailles
Il venait de découvrir
Sa seconde aile immaculée
Et elle s'appelait liberté

L'irraison du hasard
Avait, sans le savoir,
Fait naître le triste penseur
Qui étoile ses chagrins
Comme autant de cris
Comme autant de pleurs
Comme autant de rires
Sur la toile vierge
De la pensée libre

Le premier poète
Ou la première poétesse
-Nul ne le sut-
S'inventa pour déplumer
La vertueuse idiotie
De ses lyres enchaînées

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